La police harcèle les signataires de la "Charte 2008", texte appelant à des réformes démocratiques en Chine, allant jusqu'à les intimider, ont affirmé mardi des militants et une organisation de défense des droits de l'homme.
Lors de son lancement, à l'occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme en décembre, plus de 300 personnes avaient signé cette charte qui réclame notamment la liberté de rassemblement et d'expression, en provenance de différents secteurs sociaux, paysans, intellectuels et avocats.
Selon plus de dix signataires, qui ont témoigné auprès de l'AFP sous le couvert de l'anonymat, la plupart de ceux qui ont apposé leurs signatures ont depuis été interrogés par la police, souvent à plusieurs reprises, et ont été mis en garde. L'organisation Chinese Human Rights Defenders (CHRD), une association de défense des droits de l'homme, a indiqué avoir recensé au moins 86 cas de signataires qui ont été "interrogés, convoqués et intimidés".
Li Datong, journaliste limogé de son poste à la tête du supplément culturel du Journal de la jeunesse de Chine, a expliqué que la police avait cherché à le voir sur son lieu de travail à deux reprises. "Ce qui les inquiète le plus c'est de savoir s'il y a eu création d'un parti
d'opposition, mais ce n'est pas le cas, c'est juste une liste d'idées et d'opinions", a-t-il déclaré à l'AFP.
Yao Lifa, enseignant au Hubei (centre) qui a eu des ennuis avec les autorités après s'être présenté comme candidat indépendant aux élections locales, a indiqué que la police lui avait recommandé de ne pas s'engager dans d'autres activités après avoir signé. "Ils m'ont dit que je ne devais pas diffuser son contenu sur l'internet", a-t-il dit.
Jusqu'à présent, le dissident Liu Xiaobo, ancienne figure du mouvement démocratique de Tiananmen de 1989, est le seul signataire à avoir été arrêté. Liu, en faveur duquel des intellectuels du monde entier se sont mobilisés, est détenu depuis début décembre près de Pékin.
没有评论:
发表评论